samedi 30 juillet 2011

Lost– Saison 6

Fiche Technique:
Lost est un drama américain dont la sixième saison compte 18 épisodes de 42 minutes environ. Elle a été diffusée pour la première fois sur ABC en 2010.

Synopsis :
L’essentielle de la saison est accès sur le dénouement finale sur l’île où tous les acteurs de l’histoire sont enfin réunis, où Jacob prend toute sa place et où l’on comprend (enfin) la vraie nature de John Locke.

Dans un monde parallèle, d’autres Jack, Kate, Sun, etc poursuivent leurs vies (presque) comme si rien ne s’était jamais passé.

Critique :
L’intrigue se recentre sur certains des premiers personnages de la série. Ben et Richard sont relayés au second plan tout comme les Dan, Charlotte et autres membres de la « Dharma initiative ». D’autres personnages nouveaux se mêlent à l’intrigue mais restent en second plan. On tient la le final que l’on espérait avec Jacob qui apparaît au premier plan pour livrer les secrets de son île. On a beau être plus ou moins perdu avec les aventures de nos héros dans un monde parallèle, on suit l’intrigue qui avance à marche force sur fond de rebondissements et de révélations.

Lost s’inscrit en ce sens dans la tradition des séries d’espionnage où les héros commencent aux prises avec un petit bout de l’organisation ténébreuse et vont se retrouver aux prises au fil des saisons avec la tête de l’organisation qui semblait pourtant totalement inaccessible au début de la saga, le tout sur un rythme totalement effréné, seul palliatif que les scénaristes aient pu trouver pour tenter de tenir le téléspectateur en haleine encore et toujours. (On était du reste en droit de s’interroger sur la nature voire la réalité de Jacob lors des premières saisons). Mais une telle analyse serait largement réductrice et ferait fi de toutes les qualités et de toute l’originalité de cette série.

Car Lost a su nous surprendre en introduisant toujours plus de personnages dont certains seront centraux et d’autres non mais aussi et c’est encore plus original en tuant certains de ses héros charismatiques du début et encore en transformant totalement le positionnement et le rôle d’un personnage (le Ben de la deuxième saison n’a rien à voir avec celui de la troisième qui est lui même totalement différent de celui de la dernière). Lost a également trouvé son souffle non dans une intrigue policière ou d’espionnage mille fois revue mais dans un mystique surnaturel qui avait le potentiel de devenir une véritable mythologie associée à certains thèmes et techniques des classiques de la science fiction. Et si le rythme de cette dernière saison et ses nombreux rebondissements finissent par lasser (surtout après une énième course dans la foret à la suite de tel ou tel leader et à la recherche de tel ou tel but), elle continue d’apporter son lot de surprises et révélations.

Une saison qui aurait pu être excellente si elle avait été plus courte (on tourne parfois en rond) et avait proposé une fin digne de la plus grande saga télévisuelle à ce jour. En l’état et avec cette fin en eau de boudin, c’est juste une bonne saison.

Spoiler :
La révélation de la nature de John Locke ressuscité est très bien préparé, la visite de la cave où l’on découvre l’identité des cinq “candidats” est également un moment fort de la série, l’idée de laisser planer le doute sur l’identité du “Kwon” est également excellente et bien exploitée. Les flashbacks qui révèlent le passé de Jacob et de son frère et qui posent ainsi les bases de l’intrigue sont aussi bien filmés qu’ils arrivent au bon moment de la saison.

L’existence d’une vie parallèle où le vol 815 est en fait arrivé à bon port offre également d’excellents moments tout en ouvrant une alléchante question sur l’existence même de ce paradoxe (les mêmes individus vivant deux réalités différentes et incompatibles).

Pourtant certaines incohérences et longueurs gâchent le plaisir. Qu’apporte la virée de Jack et Hugo au phare ? Pourquoi laisser Jin et Sun séparés aussi longtemps ? Là encore quel intérêt pour l’intrigue? Quid de l’avion bourré d’explosifs ? Et pourquoi pourra-t-il finalement décoller ? Comment au début de la saison le monstre ne peut-il changer de forme aussi vite après avoir épousé celle de John mais dès que l’intrigue le requiert le voilà de nouveau fumée noire ? La liste est trop longue.

Mais le plus décevant de tout est cette fin absurde où dans une église, certains mais pas tous les protagonistes de la première saison se retrouvent avec leurs pièces rapportées au-delà de l’espace temps. Absurde car elle ne correspond à rien depuis le début de la série (si les acteurs étaient capables de construire un tel endroit comment expliquer que Sun et Jin se soient cherchés aussi longtemps ?) et décevante car elle n’explique rien de la dualité de la réalité de nos héros, et même ridicule dans sa composition.

samedi 23 juillet 2011

The Wire– Saison 5

Fiche Technique:
The Wire est un drama policier américain dont la cinquième saison compte 10 épisodes de 55 minutes environ (et le dernier de 1h27’) et qui a été diffusé pour la première fois sur HBO en 2008.

Synopsis :
La dure réalité du budget s’impose à la mairie qui doit faire des économies partout et dans la police en particulier, plus de moyens (voitures, etc) ni d’heures sup’. Jusqu'à l’investigation sur Marlo qui est coupée. McNulty va alors inventer un stratagème pour tenter de retrouver des moyens et retombe par la même occasion dans ses mauvaises habitudes. En parallèle on suit la vie du journal « Baltimore Sun ».

Critique :
Dernière saison qui déroge quelque peu au principe de réalité que s’était imposé jusque là les scénaristes. On retrouve néanmoins avec plaisir un McNulty au sommet de sa forme ou un Lester Freeman toujours exceptionnel. Un scénario moins réaliste, c’est aussi une plus grande inventivité, davantage de surprises, ce qui ne va pas sans un peu de piquant supplémentaire.

La virée dans le journaliste laisse un goût d’inachevé malgré la force de Gus, le journaliste intègre à qui on ne la fait pas. Le tableau s’écrit sous nos yeux et semble assez complet, pourtant à la fin de la saison il n’en reste pas tant que cela.

Le dénouement du dernier épisodes de 1h30 est également plus difficile à croire : la tentative au retour du réalisme qui se conçoit bien pour conclure cette série magistrale a du mal à passer après toute une saison qui s’est permis de déroger quelque peu à ce sacro saint principe.

Pour autant cette saison finale reste un excellent moment au milieu des meilleurs personnages de la série et d’un Marlo qui réussit à faire oublier que Barksdale est en prison avec en prime une intrigue qui réussit parfois à nous dérouter.

Spoiler :
Il y a beaucoup d’excellents moments durant cette saison, comme celui où Lester pousse le plan de McNulty à un nouveau niveau au plus grand désespoir de Bunk où celui où le profiler du FBI dresse un excellent portrait de McNulty comme meurtrier de l’affaire qu’il a créé de toutes pièces. La dernière scène de la célébration de McNulty est bien trouvée même si le suspense voulu par les scénaristes ne prend absolument pas à ce moment de l’intrigue.

Bunk en flic modèle est également épatant, en plein dans son personnage.

Mais la fin laisse un goût amer surtout pour la démission de Daniels, Tout le passage du retour de Omar et de sa mort est également bancal, pied de nez superflu pour un personnage qui méritait mieux.

vendredi 8 juillet 2011

Lost– Saison 5

Fiche Technique:
Lost est un drama américain dont la cinquième saison compte 17 épisodes de 42 minutes environ. Elle a été diffusée pour la première fois sur ABC en 2009.

Synopsis :
Les rescapés de l’île subissent les conséquences du tour de roue de Ben : les flashs se succèdent et les mettent petit à petit en danger de mort.

Sur la terre ferme, la vie a repris pour les autres, tant bien que mal. Mais John Locke va revenir pour tenter de réunifier le groupe et ainsi sauver l’île et ses rescapés.

Toute la saison va suivre ces deux story lines en parallèle, sans oublier d’ajouter quelques flash backs.

Critique :
Le pari était risque : non seulement les lignes clairement définies des premières saisons (rescapés vs others puis others vs Dharma initiative) sont définitivement brouillées, mais encore on suivrait deux histoires en parallèle, décalées dans le temps et dans l’espace.

Les mystères de l’île ayant cessés de s’accumuler et nous étant devenus plus ou moins familiers, à défaut d’être tous expliqués, c’est donc sur le voyage temporel que réside le ressort de cette saison qui permet de garder le téléspectateur dans l’interrogative.

Et si Ben parait perdre de sa maîtrise tout au long de la saison, d’autres personnages secondaires profitent de ces virées dans le passé pour se révéler central à l’intrigue. A l’image d’un John Locke qui évoluait jusqu'à présent à l’aveugle dans une démarche mystique et qui endosse cette saison le costume d’un leader maîtrisant son destin, Lost délaisse (relativement) le champ du mystique pour occuper celui du scientifique version bonne SF.

Une plongée salvatrice dans le rationnel qui, couplée à cette double progression de l’intrigue, offre à la série une nouvelle dimension. Sa pleine dimension. Finies les intrigues secondaires plus ou moins bien ficelées, chaque scène, chaque rebondissement a sa place dans le puzzle global qui se révèle dantesque, et diablement bien maîtrisé par les scénaristes.

Cela valait le coup de s’accrocher. Lost mérite enfin tout le buzz et les louanges que j’avais pu lire jusqu’ici.

Spoiler :
La richesse de l’intrigue de cette saison est telle qu’il m’est difficile de savoir par où commencer.

Partons des valeurs sures: Jack et Kate : leur relation prend un nouveau tour après 3 ans passés “dans la vraie vie”. Puis on découvre un Jack barbu, alcoolique, comme son père, ce qui finit par l’inciter à croire au destin. Magistral pied de nez. Kate qui revient sur l’île, retrouve Sawyer en couple avec Juliette…

Si on peut regretter de ne pas avoir d’explication à la séparation en deux groupes (un qui rejoint chacune des story line de cette saison) des voyageurs du nouveau vol qui se crashe sur l’île, on voit bien l’intérêt pour le scénario de réunir a nouveau Kate, Jack et Sawyer au même endroit, de laisser Sun et Jin séparés et Ben dans le présent avec un John Locke ressuscité.

L’utilisation des sauts temporels, avec en point d’orgue la rando du nouveau John Locke pour se sauver lui-même, explication d’une scène que l’on avait déjà vue mais pas comprise comme cela, s’approche de la perfection. De même Charles Widemore et Eloise jeunes et l’introduction de Jacob offre une mise en perspective parfaitement maîtrisée (mis à part la visite de Jacob dans le passé des personnages qui n’apporte (pour le moment ?) pas grand-chose. Ah, ces fichus flash backs !)

dimanche 3 juillet 2011

Glee - Saison 2

Fiche Technique :
Glee est un drama musical américain dont la deuxième saison compte 22 épisodes de 42-48 minutes et qui a été diffusée pour la première fois sur Fox en 2010-2011.

Synopsis :
Une nouvelle année scolaire qui commence. Nouveau coach pour l’équipe de foot US du lycée, mais peu de nouveauté du cote du Glee club, toujours les mêmes têtes, toujours aussi ringard.

Les épisodes s’enchaînent au rythme des chansons, certains étant complètement consacrés à un thème (« Rocky Horror Glee Show ») ou un artiste (Britney Spears).

Critique :
Cette deuxième saison fait le pari d’user et d’abuser de l’absurde et de la caricature à l’image d’une Gwyneth Paltrow en prof déjantée. Durant la première partie de la saison les épisodes se suivent, plus décousus les uns que les autres. Les épisodes à thèmes paraissent mêmes souvent trop longs. Quelques bons moments nous arrachent un sourire ou une larme mais n’évitent pas l’ennui jusqu’au regard en coin sur la montre pour voir si on va bientôt pouvoir éteindre la télé.

Puis la seconde partie de la saison renoue avec des épisodes rythmés, les petites histoires sont toujours croustillantes. L’absurde ajoute du piment et de l’imprévisible. Les thèmes sont plus variés, les chansons aussi. Tous les personnages se voient offrir davantage de temps et prennent de l’épaisseur. L’homosexualité y est traité avec une étonnante finesse dans ce monde où la caricature est portée aux nues.

Coté musique, la trouvaille a été d’offrir de nombreuses chansons à Blaine et aux « Warblers », permettant un style et des interprétations différentes, un peu moins de Rachel également pour un peu plus de variété là aussi, des chansons originales mais une bande son malgré tout en retrait par rapport à la saison dernière.

Au final, si certains épisodes sont franchement ratés la seconde partie de saison la sauve aura permis d’exploiter au mieux le pari de l’absurde nous offrant d’excellents moments. Bravo aux scénaristes d’avoir su rectifier le tir et sauvé une série qu’ils ont réussie à rendre merveilleusement originale.

Spoiler :
Trop d’absurde tue l’absurde. Quel intérêt de la « danse des morts » pour gagner le match de foot ou du fauteuil de dentiste pour la « Britney experience » ? Les épisodes de Noël sont rarement réussis, celui de Glee ne fera pas exception, entre une bande son franchement pénible et Britany qui croit encore au père Noël… L’épisode du Rocky Horror est dans la même veine du pénible musicalement sans rien d’autre à quoi se raccrocher.

A l’opposé « Funeral » offre un moment d’une rare sensibilité sur un grand Network américain. Pas mal de bons moments toujours avec Britany comme la saison dernière, mais Santana trouve aussi son rôle cette année. Coté musique, « Billionaire » est pour moi la réussite de cette saison.